Depuis le début de la pandémie de COVID19, les citoyens du monde entier ont été invités à modifier leurs comportements et leur mode de vie pour limiter la propagation et la létalité du virus. C’est un nouvel exemple de la régulation étatique de la vie privée. Le gouvernement contraint régulièrement la vie quotidienne des citoyens de différentes manières : limitation de la vitesse sur les routes, obligation du port du casque, prohibition de la fessée, interdiction de fumer dans les lieux publics clos, etc. Parfois, les exigences du gouvernement mettent en danger la vie même des citoyens, comme dans l’exemple de la conscription en temps de guerre. Le respect des consignes publiques par les citoyens a été le principal défi pour le gouvernement pendant la pandémie de COVID19, car celui-ci ne va pas de soi. Et plus les consignes ou règles demandent des sacrifices, plus elles sont difficiles à suivre pour les citoyens. De nombreuses études insistent sur la surveillance et les sanctions comme déterminants du respect citoyen des demandes étatiques ceteribus paribus. Cependant, le gouvernement ne peut pas se fier uniquement à ces mécanismes parce que tant surveiller que punir est coûteux et qu’en outre, certaines règles sontdifficiles à surveiller. C’est en particulier le cas pour les gestes barrière promus par lesautorités publiques pour contenir la pandémie. Parmi ceux-ci, les mesures préventives – comme le lavage des mains ou l’éternuement dans le coude – se distinguent des mesuresd’évitement1. Ces dernières sont les plus exigeantes car elles impliquent un changement comportemental qui affecte directement les interactions sociales et remettent en cause, pour de nombreux citoyens, leur mode de vie habituel. Cette note est dédiée à l’analyse des évolutions des comportements d’évitement et de ses déterminants.
Références : BROUARD (Sylvain), « Respect des consignes sanitaires : évolutions et déterminants », Note Attitudes towards COVID-19 – A comparative study, Sciences Po CEVIPOF, note 12, novembre 2020, 8 p.